Variole de singe: Ce qu’il faut savoir sur ce virus
Lundi dernier, le ministère de la Santé a annoncé que le Maroc a découvert trois cas suspects de variole du singe, pour la première fois dans le royaume, 48h plus tard, le ministère confirme que les 3 cas ont été testés négatifs.
Qu’est ce que alors ce virus qui inquiète le monde entier?
Le virus de la variole du singe appartient à la famille des Poxviridae et au genre Orthopoxvirus comme les virus de la variole humaine, éradiquée aujourd’hui grâce à une campagne de vaccination mondiale, et de la vaccine. Il a été découvert pour la première fois en 1958 au Danemark, chez des singes de laboratoire qui présentaient des éruptions cutanées typiques de la maladie. Sa dénomination vient de là, mais ce n’est pas un virus exclusivement simien, il peut infecter une grande variété de mammifères dont des rongeurs et les humains. Le premier cas humain de variole du singe a été identifié en République démocratique du Congo en 1970.
La variole du singe est une maladie zoonotique, c’est-à-dire que l’humain la contracte suite à une exposition avec un animal infecté (morsure, griffure, fluides biologiques) ou par la consommation de viande mal cuite. La transmission interhumaine se fait principalement par des gouttelettes respiratoires et nécessite un contact face à face prolongé. Les rapports sexuels sont donc propices à la propagation du virus, mais cela n’en fait pas une infection sexuellement transmissible. Il peut aussi se transmettre par contact avec des fluides biologiques, des lésions cutanées, ou des surfaces contaminées.
Depuis début mai 2022, des cas émergent en dehors de l’Afrique. Un premier cas de variole du singe a été rapporté par l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) le 7 mai, celui d’un homme revenant d’un voyage au Nigéria. Depuis, une vingtaine de cas sont recensés au Royaume-Uni sans lien avec le premier patient. Des cas sont aussi recensés en Belgique, Italie, Portugal, Espagne, Suède, Autriche, Canada, Etats-Unis. A ce jour le Maroc compte aucun cas confirmé de variole de singe.
Dans un communiqué, publié la semaine dernière, l’OMS souligne sa collaboration avec les pays touchés et d’autres pays pour étendre la surveillance afin de trouver et d’aider les personnes susceptibles d’être touchées, et de fournir des orientations sur la prise en charge de la maladie.
Si l’origine de ce virus est bien connue, ce qui inquiète actuellement les scientifiques, c’est « qu’une majorité des cas de variole du singe n’avaient aucun lien direct avec un pays africain où la situation de ce virus est endémique, ce qui est très inhabituel », note l’OMS.
« Il y a une transmission autochtone du virus à laquelle on n’avait pas encore été confronté avec cette maladie et qu’on ne s’explique pas », confirme Charlotte Hammer, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de Cambridge, interrogée par le site Science Media Centre.
“Nous continuons d’organiser des réunions d’experts et de groupes consultatifs techniques (par exemple, le Groupe consultatif stratégique et technique sur les risques infectieux à potentiel pandémique et épidémique [STAG-IH] s’est réuni aujourd’hui) pour échanger des informations sur la maladie et les stratégies de riposte.” Confirme l’organisation onusienne.
L’OMS affirme que la variole du singe ne se propage pas de la même façon que la COVID-19. Elle encourage les personnes à s’informer auprès de sources fiables, comme les autorités sanitaires nationales, sur l’ampleur de la flambée dans leur communauté (le cas échéant), les symptômes et les moyens de prévention.